Accueil - L'humain au coeur du lac Saint-Pierre
Musée virtuel du Canada
English

Le lac Saint-Pierre

Entrevue filmée

Émilie Paquin, biologiste, Environnement et Terre Odanak
Michel Durand Nolett, gestionnaire foncier, technicien forestier, Environnement et Terre Odanak

Pour en savoir plus : Odanak : une communauté autochtone engagée dans la conservation des tortues Document PDF [PDF 352 Ko]

Télécharger le pluricielObtenir Acrobat

Transcription de la vidéo : Consulter

ENTREVUES
(9 minutes 37 secondes)

ENTREVUE D'ÉMILIE PAQUIN

Ici, comme on voit, on a planté environ 200 arbres. Ça, c'est dans les projets des organismes de bassins versants de revégétaliser les bandes riveraines. Ici, on est à côté de la rivière Saint-François. Puis, le but de ce projet-là c'est de revégétaliser nos berges, ici, dans la communauté. On a eu, grâce à l'organisme de bassin versant de la rivière Saint-François, une quantité assez énorme d'arbres qu'on a plantés à différents endroits pour permettre dans 20, 30 ans de ramener des arbres partout le long des berges ici.

En fait, le sentier Tolba, c'est un sentier d'interprétation sur les plantes médicinales wôbanakiak. Principalement, c'est un sentier qui permet d'aller découvrir les plantes utilisées traditionnellement par la nation wabanaki dans leur milieu naturel. Ce qui est super bien, c'est qu'on peut se promener dans le bois, dans le milieu naturel, voir la plante et voir traditionnellement comment elle était utilisée. Principalement, on a aussi tous les noms des plantes en abénakis pour vraiment aller chercher le caractère plus au niveau culturel. Puis, on a les utilisations autant au niveau médicinal. Comme ici, on a le grand pin, le koa, qui était surtout utilisé pour ses aiguilles et sa résine. On a aussi d'autres informations au niveau de l'utilisation culturelle des plantes. Comme ici, pour le pin, il y avait une danse qui était traditionnellement dansée avec les aiguilles du pin qui symbolisait l'union pour préserver la culture abénakise. Donc, ce qui est intéressant dans le sentier : on retrouve treize pancartes comme celle-ci qui parlent des plantes médicinales. Et, en plus des pancartes sur les plantes médicinales, on retrouve aussi trois grosses pancartes : deux qui parlent de la faune et une autre qui parle du sentier Tolba et du projet Tolba dans son ensemble. C'est un sentier où on peut aller se balader en forêt et où on peut avoir de l'information. En plus, ce qui est intéressant c'est qu'on a de l'information à côté des plantes donc on peut connaître leur environnement, leur utilisation et on peut même toucher, sentir, manger... Manger les plantes qui sont comestibles. Il faut se fier aux pancartes. Ce qui est important aussi à dire, c'est que ces informations-là ce sont des informations qu'on ne trouvent pas nulle part. Il y a eu beaucoup d'ouvrages qui ont été écrits sur les plantes médicinales au Québec, mais de trouver l'utilisation des Premières Nations, donc des communautés autochtones, il n'y a pas eu beaucoup de recherche à ce niveau-là. Les plantes du Québec ne sont pas très valorisées. Ici, ce qui est intéressant, c'est qu'on a vraiment les plantes typiques du Québec qui étaient utilisées par les Premières Nations et leur utilisation. Toute l'information retrouvée, principalement, ça provient d'un livre qui a été écrit par Michel Durand, « Les plantes du soleil levant », qui parle des plantes traditionnellement utilisées par la culture wabanaki.

ENTREVUE DE MICHEL DURAND NOLETT

Ça a débuté en 2006-2007. Ce sont les premiers pas qu'on a faits. On a fait une demande pour un projet des espèces en péril avec Environnement Canada. À partir de là, on a commencé à faire des inventaires. Les premiers inventaires qu'on a faits sur l'herpétofaune... L'herpétofaune ça regroupe les tortues, les couleuvres, les grenouilles et les salamandres. C'était la base du projet de faire un inventaire de l'herpétofaune et d'une partie des plantes vasculaires. À partir de là, le conseil de bande d'Odanak a adhéré au projet qu'on faisait. Ils ont compris que, si on veut avoir un produit fini, il faut commencer par la base. C'est-à-dire, quand on veut faire un sentier d'interprétation pour amener du monde, il faut connaître le milieu. Il faut savoir qu'est-ce qu'on a dans le milieu et comment on va pouvoir l'utiliser par la suite. Aujourd'hui, on est à la phase finale qui est le sentier d'interprétation par lui-même avec un gazebo, un belvédère. Comme ici, on est sur le belvédère. Le belvédère c'est le point central, si on veut, du sentier d'interprétation. On peut observer des tortues. On peut observer des oiseaux.

Tous ces volets qu'on a travaillés, autant les inventaires pour les oiseaux que les tortues, ça a tout rapport directement avec la culture wôbanakiak. Si on regarde la tortue, c'est un animal qui est sacré pour nous autres ici, comme dans plusieurs communautés, parce que c'est sur sa carapace que la terre a été créée. Et, quand on parle de plantes vasculaires, les plantes médicinales, le volet culturel est très fort aussi. Les gens, encore aujourd'hui, vont utiliser des plantes médicinales pour se soigner dans la communauté. Si on parle des oiseaux. Ici, on peut observer, plusieurs gens me l'ont dit, il y a des Pygargues à tête blanche. C'est un oiseau majestueux. On peut peut-être en voir passer un au-dessus de nous autres à un moment donné. Le Pygargue à tête blanche, lui aussi, il fait partie de la culture.

Pourquoi on a installé le belvédère ici? C'est parce que c'est dans ce marais-là qu'on retrouve le plus de faune, d'herpétofaune. On va retrouver des grenouilles, des ouaouarons, des rainettes versicolores, des rainettes crucifères, des grenouilles vertes, des grenouilles léopard et j'en oublie. Sans oublier nos tortues qu'on retrouve : la tortue peinte, la tortue serpentine. Dans nos inventaires, c'est ici qu'on a retrouvé le plus de ces deux espèces-là.

Si on est face au marais, comme ça, on a une belle forêt, mais elle n'est pas très profonde. C'est immédiatement une route. C'est une piscine. C'est un stationnement. C'est un terrain de jeu. Ce sont des résidences personnelles. Les tortues montaient et, comme de raison, allaient se faire frapper par les automobiles ou encore se faire déranger pendant le temps de la ponte par toutes sortes d'intervenants. La clôture de contournement qu'on a faite, c'est justement pour ça, pour les empêcher de se faire déranger. Et, on a des sites de ponte artificiels qu'on a recréés. Étant donné qu'avec la clôture de contournement on leur a enlevé un espace pour aller pondre qui était : le terrain de jeu, le terrain de la piscine, le stationnement. Il fallait leur donner une autre opportunité via les sites de ponte artificiels. La première année que ça a été fait, quand on est arrivé, on a fait les sites de ponte et au mois de juin suivant, quand est venu le temps de la ponte, ça a été très occupé. Plusieurs centaines de tortues sont allées pondre là, pour la première fois. Alors, on a été très satisfaits des résultats. Ça veut dire que les sites ont été bien organisés. C'est sûr et certain qu'on a fait affaire avec un spécialiste en herpétofaune.

Les deux tortues... On peut voir à un moment donné une tortue peinte qui est en train de pondre et une tortue serpentine qui est juste à côté et qui est elle aussi en train de pondre. Ce sont deux espèces qui cohabitent très bien ensemble. Elles ne sont pas ennemies du tout, mais on les voit très rarement ensemble. Les tortues peintes sont beaucoup plus nombreuses. Elles sont par groupes. On peut les voir à un moment donné sur un tronc d'arbre en train de se faire griller. On a vu jusqu'à 15 à 20 tortues ensemble. Elles sont là et elles se font griller. Tandis que la tortue serpentine, on peut en voir une à un moment donné et très rarement parce que c'est une tortue qui est beaucoup plus gênée. Elle va rester plus dans l'eau, plus cachée. Sa défense est moins intéressante que la tortue peinte. La tortue peinte avec son plastron plus grand, sa carapace plus arrondie, si on veut, va rentrer tous ses membres à l'intérieur. Tandis que la tortue serpentine, elle a une carapace plus évasée et le plastron est très petit par rapport à la carapace. Ses membres sont continuellement à l'extérieur. C'est plus facile pour les prédateurs de les attaquer.

Les tortues, contrairement à ce qu'on pense... On pense que c'est lent. On pense que ça ne voit pas clair. Ce sont toutes des légendes urbaines. Ça voit très clair. Ça a une vue perçante. C'est incroyable! Ça a une ouïe extrêmement développée. Et, c'est extrêmement rapide.

Haut de page