Accueil - L'humain au coeur du lac Saint-Pierre
Musée virtuel du Canada
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Le lac Saint-Pierre

Saint-Grégoire et Nicolet

Le secteur Saint-Grégoire de la ville de Bécancour affiche fièrement ses origines acadiennes. Dès l'arrivée, à partir du pont Laviolette, nous sommes accueillis par un drapeau acadien d'une taille imposante flottant au bout d'un mât d'une hauteur de 100 pieds. On trouve d'ailleurs des reproductions de ce drapeau en formats réduits un peu partout dans la municipalité. Les noms des boulevards et des rues rendent également hommage à ce peuple fondateur.

En 1758, des Acadiens arrivent dans la région de Bécancour et s'installent le long du lac Saint-Paul. En 1764, un deuxième groupe s'établit dans le lieu qui deviendra par la suite le village de Saint-Grégoire. La troisième arrivée se produit en 1767 et amène des Acadiens provenant de la Nouvelle-Angleterre où ils avaient été déportés. Ces derniers s'installent dans le lieu qui est devenu aujourd'hui le boulevard des Acadiens.

Vue sur la porte du Vieux Moulin en pierres de Saint-Grégoire
Le Vieux Moulin de Saint-Grégoire

Pour en savoir plus: Corporation du Vieux moulin de Saint-Grégoire

En 1988, un comité de citoyens réclame la conservation d'un vieux moulin à vent bâti en 1808. Cinq ans plus tard, ils décident de le reconstruire sur un autre emplacement non loin de l'église paroissiale en se servant des pierres d'origine. Ce moulin devient en 2007 un centre d'interprétation de la culture acadienne. On y traite de l'histoire des Acadiens de 1534 à 1857 tout en attirant l'attention sur la vie des principales familles fondatrices de Saint-Grégoire. La Société acadienne Port-Royal organise, anime et fait la promotion du fait acadien et met en valeur l'héritage acadien de la région de Bécancour.

Lampadaire devant le Vieux Moulin en pierres de Saint-Grégoire

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La propriété des Pères Montfortains à Nicolet, ouverte à partir de 1925, était un lieu destiné à la prière, à l'apprentissage de la présence de Dieu et à la retraite fermée. Aujourd'hui, ce domaine est occupé par un complexe hôtelier qui comporte également un volet humanitaire car il permet d'accueillir des familles d'enfants malades.

Hôtel Montfort en briques rouges à Nicolet

Pour en savoir plus: Hôtel Montfort

Six hommes près d'une auto devant le Noviciat des Pères Montfortains à Nicolet en 1937
Photo montrant le départ de Roméo Sylvestre devant le Noviciat Sainte-Marie des Pères Montfortains à Nicolet en 1937. Sur cette photo de gauche à droite apparaissent Alfred Leblanc, Roméo Sylvestre, Maurice Desfossés, Georges-Émile Picard, Jean-Marie Martel et Joseph-Antoine Letendre.

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Fondé en 1803, le Séminaire de Nicolet représentait, après les Séminaires de Québec et de Montréal, la troisième institution de notre province qui dispensait l'enseignement classique. En 1827, on amorce la construction d'un deuxième édifice plus spacieux pour remplacer le premier. Dès 1831, les cours y sont offerts dans les nouveaux locaux. En 1969, l'édifice est vendu au Gouvernement du Québec. L'Institut de police du Québec, aujourd'hui nommé École nationale de police du Québec, occupe ces locaux depuis ce moment. Le Séminaire de Nicolet est reconnu monument historique depuis 2012.

Édifice en pierres de l'École nationale de police du Québec à Nicolet

Le Séminaire de Nicolet a compté parmi ses élèves des personnes célèbres. L'abbé Léon Provancher (le plus grand botaniste canadien) l'a fréquenté de 1834 à 1840, puis il a poursuivi comme enseignant au Séminaire. Cet éminent botaniste et entomologiste a fondé, en 1868, « Le naturaliste canadien », première revue scientifique de langue française sur le continent américain. Le journaliste, avocat, fonctionnaire et écrivain Antoine Gérin-Lajoie (1824-1882) a étudié au Séminaire de 1837 à 1844. Le poète, dramaturge, écrivain et homme politique Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) a quant à lui suivi une partie de sa formation dans cette même école entre 1854 et 1860. Le poète du terroir et médecin de campagne Nérée Beauchemin (1850-1931) y a fait ses études classiques de 1863 à 1870.

Photo en noir et blanc montrant des centaines d'élèves devant la façade en pierres du Séminaire de Nicolet.
Photo prise en 1917 devant la façade arrière du Séminaire de Nicolet lors du conventum de la classe 1896-1904.

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Cette carte postale montre la quatrième cathédrale de Nicolet qui fut construite en 1910 et démolie en 1956 suite au glissement de terrain survenu en 1955.

Carte postale montrant la quatrième cathédrale de Nicolet construite en 1910

Le 12 novembre 1955 à 11h50 un glissement de terrain majeur emporte 160 000 mètres cubes de terre à Nicolet et sépare la ville en deux. Les pins majestueux du parc sont emportés. Une partie de l'Évêché, l'Académie commerciale, une station service et plusieurs maisons sont englouties dans la coulée d'argile. On déplore trois pertes de vie: un frère des Écoles chrétiennes, la cuisinière de l'Académie commerciale et un bébé. En plus de ces décès et des blessés, cette catastrophe a causé environ 10 millions de dollars de dommages en, à peine, une dizaine de minutes.

Vue aérienne montrant l'emplacement du glissement de terrain à Nicolet en 1955 en regardant vers le fleuve Saint-Laurent.

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Aujourd'hui, on croit que ce glissement de terrain a été en partie provoqué par des travaux effectués en bordure de la rivière en prévision de la construction d'un boulevard. Malheureusement, le sol argileux instable s'est rapidement transformé en boue liquide; ce qui a déclenché le glissement de terrain.

Vue aérienne montrant l'emplacement du glissement de terrain à Nicolet en 1955 en regardant vers le sud au-dessus de la rivière Nicolet.

L'année 1955 fut dramatique pour les Nicolétains puisque le 21 mars, 35 immeubles ont été détruits par les flammes. Les dégâts ont été évalués à 1 000 000 $ et 75 personnes se retrouvèrent à la rue.

Pompiers arrosant un édifice lors de l'incendie survenu à Nicolet en 1955.

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Le directeur général du Centre des arts populaires de Nicolet, Bernard Brochu, accueille chaleureusement les visiteurs sous la voûte richement décorée de la grande salle. Ce centre communautaire offre des locaux pour la tenue d'une gamme d'activités permettant de répondre à divers besoins de la population. Des spectacles et des expositions sont présentés dans la grande salle. Une vingtaine de locaux autour de cette dernière sont utilisés par plusieurs groupes pour y tenir leurs réunions ou pour y donner des cours.

Bernard Brochu sous la voûte du Centre des arts populaires de Nicolet

Pour en savoir plus: Centre des arts populaires de Nicolet

La voûte de la grande salle parée de dorures et de fioritures provient de la quatrième cathédrale de Nicolet démolie suite au glissement de terrain survenu le 12 novembre 1955. Après ce tragique événement, on a choisi de démolir la cathédrale car les gens craignaient qu'elle ne s'effondre.

Des hommes démontant la voûte de la cathédrale de Nicolet en 1955

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On a pris tout de même le soin de démonter la voûte puis de la remonter en l'intégrant dans un nouvel édifice, le Centre catholique, situé sur le boulevard Louis-Fréchette. Ce Centre a servi de lieu de culte de 1956 jusqu'à l'établissement de la cinquième cathédrale en 1963. Afin de remplacer l'évêché et l'école emportés par le glissement de terrain, le Centre catholique a également fourni des locaux utilisés comme bureaux et comme classes.

Voûte de la cathédrale servant de plafond au Centre des arts populaires de Nicolet.

Le poète, dramaturge, écrivain et homme politique Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) a étudié au Séminaire de Nicolet au milieu du XIXe siècle. Le Centre des arts populaires est situé sur la rue portant le nom de ce poète à Nicolet.

Vue rapprochée de la voûte de la cathédrale parée de dorures
Vue rapprochée d'une section de la magnifique voûte du Centre des arts populaires de Nicolet.

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Cette maison, haut juchée, se trouvait à la limite de l'endroit du glissement de terrain du 12 novembre 1955 à Nicolet. Elle fut épargnée de justesse. Aujourd'hui, le Parc Marguerite-D'Youville occupe l'emplacement où le terrain s'est affaissé. La rue du 12-Novembre longe ce parc en mémoire de cet incident tragique.

Maison en briques rouges près du Parc Marguerite-D'Youville à Nicolet

Le 13 juin 2012 un segment d'une longueur de 30 mètres de la rive s'est détaché près du rang du Bas-de-la-Rivière à Nicolet. Il s'agirait probablement d'un décrochement dû à l'érosion plutôt qu'un véritable glissement de terrain du type de celui qui était survenu en 1955. Les gens de Nicolet conservent quand même, bien ancré dans leur mémoire, le souvenir douloureux de cette catastrophe qui a marqué l'histoire de cette ville.

Route comportant un décrochement près de la rivière Nicolet.

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